ETAT DES LIEUX DU MIX ENERGETIQUE
Le Cameroun, comme de nombreux pays d’Afrique Subsaharienne fait face à un gros problème d’accès à l’électricité. En effet, il affiche en 2013 un taux d’accès à l’énergie de 18% et ne fournit l’électricité qu’à 3 millions de ses 20 millions d’habitants. En 2012, la production globale d’électricité au Cameroun était de 305 KWh/habitant pour une consommation brute d’électricité de 6,2 TWh.
L’électricité est majoritairement produite par l’énergie hydraulique (qui représente 73,3% de la production), suivie par les centrales thermiques (25,6%) et la biomasse (qui ne compte que pour 1% de la production). Les énergies renouvelables, du fait de l’hydraulique, ont une part prépondérante dans le mix électrique puisqu’elles permettent de produire 74,4% de l’électricité du pays. Cette part a diminué ces dix dernières années, passant de 96,4% à 74,4%. Néanmoins, la filière hydraulique a été en constante progression entre 2002 et 2012 avec un taux de croissance annuel de 3,7% puis 4,6%, notamment à cause des prix élevés des énergies fossiles (pétrole et gaz) qui ont augmenté la rentabilité des projets hydrauliques.
PROJETS INSTALLES ET PERSPECTIVES
Le Cameroun a vu sa production hydraulique atteindre les 4,6 TWh en 2012. Le pays est donc, grâce au fleuve Tanaga, le 2ème potentiel hydroélectrique africain. En effet, 70% du productible africain se concentre autour du fleuve. Deux barrages sont actuellement en fin de construction à Lom Pangar et Memve’ele et le gouvernement veut renforcer les barrages de Song Loulou et Edea avec 1 270 MW supplémentaires.
L’hydroélectricité est la source de préférence au Cameroun. Des nouveaux projets ont été validés par le gouvernement et devraient voir le jour dans les années à venir :
- Makay (400 MW pour une production de 1 600 GW/an), divisé en deux projets de 250 et 150 MW.
- Le gouvernement veut isntaller 6 000 MW supplémentaires autour du fleuve et investir jusqu’à 5,6 milliards d’euros dans la filière de manière à atteindre, à l’horizon 2025, les 3 000 MW de capacité (contre 1 300 MW actuellement).
Le problème de l’énergie hydraulique est qu’elle varie énormément en fonction des saisons et oblige notamment le pays à recourir à des centrales thermiques pendant la saison sèche, solution très coûteuse. De plus, l’exploitation des centrales hydroélectrique est lente et les délais de construction des centrales de production d’électricité varient entre quatre et six ans.
Le Cameroun a entrepris de se développer et mieux répartir son mix électrique, l’énergie solaire étant une source beaucoup plus fiable et surtout avec des délais beaucoup plus courts (électricité fournie en moins de deux ans). Ces dernières années, le gouvernement a passé des accords et signé des MoU avec plusieurs acteurs du secteurs, sans qu’aucun projet ne voit réellement le jour.
- En juin 2014, un projet PV de 53 milliards de Francs CFA (80 millions €), financé par Eximbank China a été annoncé. Le chantier global devrait concerner 13 000 villes et villages et cette première phase, commencée fin juin, concernera 350 zones réparties sur les 10 régions du pays.
- Fin 2014, un MoU a été signé avec JCM Greenquest Solar Corporation pour installer 500 MW d’installations solaires photovoltaïques dans le pays. JCM a reçu un financement de 77 000$ du SEFA – Fond pour les Energies Durables en Afrique – pour préparer la première phase de ce projet : une centrale au sol de 72 MW, à Mbalmayo, près de la capitale.
- En mai 2014, le Cameroun a annoncé son premier investissement dans l’éolien. Une centrale pilote de 42MW (extensible à 80 MW) devrait voir le jour dans les Monts Baboutos.
- D’autres projets sont en cours d’exécution : installation de mini-centrales solaires photovoltaïque dans 166 villes et villages à moyen terme et 1 000 localités à long terme mais également mise en place de projets de biogaz et micro électricité.